1er jour ( lundi 23 mai 2005 ) - Grenoble - Djerba - température 11 à 27
Nous quittons Grenoble au petit matin sous la pluie et
la grisaille. Il fait encore froid. On espère trouver soleil et chaleur,
mais rien n'est sûr.
C'est la première fois que nous nous offrons un échappée d'une semaine
en hôtel club 1/2 pension. Une certaine appréhension: des vacances
bidochon aux journées conventionnelles.
En deux heures d'avion, nous arrivons à Djerba. L'aéroport est flambant
neuf sous un soleil radieux et une chaleur estivale. Comme du gentil
bétail, on nous conduit en bus climatisé jusqu'à l'hôtel; c'est du tout
inclus, vol, transfert, hébergement. Sagement, on se tape la Xième file
d'attente et on nous remet les clés d'un petit bungalow style local
(porte bleu, petit patio, palmier). Nous nous devons bien sûr d'écouter
la réunion d'information vantant les multiples activités offertes et les
excursions proposées en sus, celles-là.
Nous sommes toujours des irréductibles de la liberté et
donc, dès le sac posé, on s'enquiert de trouver un "deux roues" à
moteur, sachant très bien que nous ne ferons ni aqua-gym, ni stretching,
ni abdo-fessiers, ni . . .
Le soir est là et nous dînons dans un des restaurants du club, celui qui
est permis par notre formule 1/2 pension.
Et dare-dare, on fonce sous les couvertures.
Il y a une vague odeur de mauvaise évacuation des eaux usées (çà pue
l'égout!), qu'on annulera demain avec de l'encens.
2ème jour ( mardi 24 mai 2005 ) - Djerba - Guellala - Seduikech -
Midoune
Dès 8 heures, après une nuit très tranquille, on prend
un petit déjeuner gastronomique et on enfourche le scooter qu'on a
obtenu déjà hier soir. On a l'air ridicule avec les "casques oeuf" et je
ries dès que je regarde Jean-Luc. Le temps est superbe, le vent de la
mer souffle et le fond de l'air reste très frais.
On descend au sud de île à Guellala. C'est un bourg d potiers, les vrais
potiers ont presque tous disparu et toutes les poteries colorées et
vernissées viennent de Tozeur ou de Nabeul. Les poteries de Guellala
sont rouges lorsqu'elles sont faites à l'eau de mer et blanches si
l'argile a été préparé à l'eau douce (ou le contraire, on ne sait
plus!). Sur le route, on s'arrête dans un atelier de potier et c'est
l'occasion de découvrir le four et le tour. Pour quelques Dinar on
s'offre une petite lampe et bien sûr on photographie la chamelle et son
petit.
A Guellala, un minuscule marché est installé dans la Grand Rue. On y
achète quelques dattes et on déguste au soleil un thé vert à la menthe
et au miel.
On reprend le chemin de Seduikech et on s'arrête presque tout de suite à
la caverne d'Ali Berbère indiquée par le G.R. Le vieil homme nous
explique l'huilerie et sa presse, puis comme dans le conte, s'enfonce et
se cache dans une énorme jarre. Il est marrant avec son visage fripé et
cuivré et sa vielle djellaba trouée aux fesses.
On remonte jusqu'à Midoune, il n'y a presque pas de circulation et la
route serpente dans les oliveraies et palmeraies. Les cactus bordent le
chemin.
A Midoune, deuxième ville de l'île, on trouve un petit restau et on
goûte comme il se doit aux spécialités: salade tunisienne, olaf
(purée de tomate et oeufs pochés), grillade d'agneau. On se perd dans
les soucs où après quelques heures on sature des mêmes objets céramique,
bijoux, djellaba, panier djerbien en palmes, les palmier miniatures (le
mâle et la femelle) etc... tout un fatras pour touriste.
Jean-Luc s'offre un blouson ( de gazelle !!!!!!!!!!!!!!), très beau et
souple.
En fin d'après-midi, on revient au "bidochon's club" et Jean-Luc
s'écroule pour une sieste tardive. Nous sommes ivres de l'air du large,
comblés et brûlés de soleil. Repas du soir, ballade au bord de mer sur
le sable dur et dodo.
3ème jour ( mercredi 25 mai 2005 ) - Djerba - Houmet-Souk - Midoune
Hé! hé! on se lève tard: 8 heure. Onze heures de nuit,
voilà ce qu'on peut appeler de la récupération! Petit déjeuner et même
scénario: on boucle les casques et on roule. Mahboudine et sa mosquée
blanche, un ksar (ancien palais) abandonné, qu'on découvre par
hasard en empruntant les pistes sablonneuses. Le petit scoot ( un Pijot
Trekker) se faufile partout. On découvre quelques menzels (vielle
fermes) cachés derrière les talus de cactus. On remonte jusqu'à Houmet
Souk, capitale de l'île et on visite le fort. On mage de bricks
au thon et on marche dans les souks. Bien vite on reprend les
pistes pour rejoindre El May et retour au bercail par Midoune.
Tout çà, c'est dans le désordre, on a le temps, on s'arrête sans cesse
et c'est bon de n'être pressé par rien. On a quand même pensé à acheter
des gros bâtons de parfum à brûler. L'odeur de notre logis est quand
même très désagréable.
4ème ( jeudi 26 mai 2005 ) - Djerba - Djerba -
On raconte ces deux jours, même si la léthargie d'une
soirée tranquille ôte toute envie d'écrire. Que nous restera-t-il dans
un an, dans cinq ans de cette minuscule semaine dans la chaleur
tunisienne?
Partis le matin, quand il fait encore frais, on sillonne l'île au gré des
impulsions. On bavarde avec les gens d'ici, en français c'est facile.
L'un nous apprend qu'avec un SMIC à 200 Dinar, c'est difficile de vivre
(150€). Beaucoup de ses compatriotes se sont expatrié et profitent des
facilités du gouvernement français: "regardez, là, cette belle maison,
le mari il voit presque pas et il a une allocation et sa femme, elle
elle s'occupe des montres à Barbès ( vous connaissez?). Nous on reste
ici, c'est notre pays, eux ils reviennent en vacance." On lui dit qu'il
vit sur une très belle île, il en est fier d'ailleurs. Il sait que le
tourisme fait vivre ici 6000 personnes.
On poursuit vers la synagogue de La Ghriba, celle où a eu lieu
l'attentat de 2002, tout près du village d'Er-Riadh. En ce moment se
déroule le rassemblement annuel de la mi mai. Cela dure une semaine
pendant laquelle, traditionnellement les juifs tunisiens se retrouvent
ici. Depuis quelques années, on voit affluer des pèlerins du monde
entiers, ce qui entraîne un déploiement assez conséquent des forces de
sécurité tunisiennes. On nous fouille le scoot à chacun des quatre
barrages consécutifs et on nous laisse passer. Devant la synagogue, il y
a une foule énorme, encore un contrôle et là, nous sommes refoulés très
sèchement: pas de visite en ce moment pour les non juifs. Nous ne
verrons donc pas la synagogue, celle que l'on appelle "la merveilleuse",
construite en 1920 à l'emplacement du plus ancien lieu de culte juif d'afrique.
Alors on s'arrête à Er-Riadh, gros bourg en état de siège, tous
commerces fermés aux rideaux baissés, et on boit un thé à la menthe. Un
homme s'attable avec nous et on refait le monde. Musulmans -
Chrétiens - Juifs, tous le même Dieu et tunisiens peuple accueillant.
On quitte le village silencieux et écrasé de chaleur et on roule un peut
au hasard. Pas trace de touriste sur ces chemins plantés d'oliviers et
de figuiers. C'est toujours ces mêmes paysages désertiques qui nous
comblent. Le même délire nous reprend, "si on retapait ici une maison
pour notre retraite, quelle tranquillité!". Aussitôt, on file à 55 km/h
à Houmet-Souk pour trouver une agence immobilière, juste pour avoir une
idée du prix. Bernic, c'est fermé, jour de marché. Alors on déambule
dans les étals de fripe, de vêtements, de lunette de contre-façon,
Ray-Ban and Co. Il fait plus frais et les djerbiennes sont de sortie,
dans leurs voiles blancs barrés de broderie rouge et portent
gaillardement sur leur fichu blanc leur chapeau de paille.
Malgré les hordes de touriste, c'est un vrai bonheur de voir les
habitants de l'île rester ainsi attachés à leurs traditions.
Nous rentrons au soir dans notre campement de luxe, nous nourrir au
buffet abondant du restaurant.
5ème jour ( vendredi 27 mai 2005 ) - Djerba - Djerba -
Ce matin, quelques nuages entachent le bleu pur du ciel
et nous avons choisi comme destination la presqu'île aux filaments. Il
faut emprunter les pistes de sable dur, j'ai peur de déraper, mais
Jean-Luc confirme son savoir faire légendaire. Çà passe! et on atteint
après une dune de sable fluide une immensité de plage au sable dur. Nous
croisons une caravane de chameaux et une charrette tirée par un âne. Le
silence est total, rayé par le moteur du scooter. On aperçoit au loin
deux 4x4, c'est un tournage publicitaire. On reste un instant à regarder
les preneurs de son que nous avions bien perturbé avec le "zon-zon" de
notre moteur. La mer est vert émeraude ourlée de vaguelettes blanches et
on reprend aussitôt la piste. Puis l'on rejoint le port d'Houmet-Souk où
les pêcheurs revenus de leur pêche nocturne nettoient leurs filets. Le
paradoxe est fort entre ces hommes rudes et courageux dans leurs grosses
barques côtoyant les faux galion de pirate pour touristes qui arrivent
en cars entiers pour aller taquiner les dauphins.
Petit moment à boire un thé à la menthe. On attrape les rituels aussi
vite que les rhumes! Un détour à la ville, on avale deux brick au
thon et aux oeufs, et aujourd'hui n'est pas coutume, on rentre à 15h
pour faire la sieste à l'ombre.
6ème jour ( samedi 28 mai 2005 ) - Djerba - Djerba -
Bientôt
7ème jour ( dimanche 29 mai 2005 ) - Djerba - Djerba -
Bientôt