Les conséquences du tsunami
The tsunami tragedy
mercredi 29/12/2004
archives du 26 au 28/12
nouvelles de Pondichery (en anglais)
comment aider Médecins Sans Frontières
Hommage aux disparus
En Inde, le désastre est une
affaire de pauvres
Les secours cherchaient aujourd'hui à retrouver la trace
de dizaines de milliers de personnes disparues en Inde
après les raz-de-marée qui, selon le dernier bilan, ont
déjà fait plus de 8.500 morts.
Hier, même
le ciel était en deuil. Toute la journée, le long du
littoral tragiquement nettoyé par le raz de marée de
dimanche, de lourds nuages sombres ont fait la course
avec le vent. De Madras, la capitale du Tamil Nadu, à
Nagapattinam, près de 350 kilomètres au sud. Enfermant
sous une chape de plomb les villages dévastés. De ces
villages, dès l'aube, sont montés des chants funéraires
oecuméniques : hindous, musulmans, chrétiens. Dernier
hommage aux quelque trois mille victimes que
dénombraient officiellement hier les responsables du
Tamil Nadu et de Pondichéry. Un chiffre bien en deçà de
la vérité, estime Sunil Gars, le chef de la police du
gouvernement de Pondichéry. «Il y a eu au bas mot
cinq mille morts, affirme-t-il. N'oubliez pas
tous ceux dont on n'a pas encore retrouvé les corps,
ceux qui ne reviendront sans doute jamais, car il ne
s'agit pas d'un tremblement de terre ordinaire.»
Sans compter, pourrait-il ajouter, les disparus qui
n'ont jamais figuré dans les registres de l'état civil,
comme c'est souvent le cas en Inde. Officiellement
jamais nés, jamais morts ; passés, en quelque sorte, par
pertes et profits.
Comment, dans ces circonstances, organiser et distribuer
une aide efficace ? La municipalité de Kalapet, à une
vingtaine de kilomètres de Pondichéry, a plutôt bien
relevé le défi. Grâce, entre autres, à la présence du
Pondicherry Institute of Medical Sciences (PIMS), l'un
des hôpitaux les plus modernes du pays. «Ce matin
encore, deux cents personnes complètement paniquées sont
venues se réfugier ici, persuadées qu'il y aurait une
réplique au séisme, raconte le directeur de
l'établissement, le Dr R. K. Kalyan Singh. Dès
dimanche, nous avons accueilli cent quarante rescapés.
Il ne leur restait rien d'autre que les vêtements qu'ils
avaient sur le dos au moment du drame.» Poursuivant
: «Aujourd'hui encore, des gens nous ont amené des
blessés.»
Le Dr Kalyan Singh le sait bien, c'est le bouche à
oreille qui fonctionne le mieux dans des cas pareils.
Et, en matière d'aide aux plus démunis, le PIMS a une
solide réputation. «C'est notre devise, dit-il,
nous voulons atteindre toutes les couches sociales, y
compris les plus défavorisées.» L'air conditionné
qui tourne à fond, le luxe des locaux, pourraient
démentir ces propos. Kalyan Singh jure qu'il n'en est
rien. «Dimanche, quelques heures après le passage du
raz de marée, j'ai reçu un coup de fil me pressant de
venir à l'hôpital, explique-t-il. Lorsque je suis
arrivé, cinq cents personnes complètement hagardes se
pressaient aux grilles. J'ai mobilisé une soixantaine de
médecins et nous nous sommes mis au boulot.»
La plupart des victimes avaient les poumons pleins
d'eau. D'autres souffraient de contusions, de brûlures,
de fractures légères, résultats d'une fuite dans la hâte
et le désordre. «Nous avons aussi mis en place une
cellule de crise psychiatrique. Il a fallu administrer
des calmants à certains rescapés car ils ne pouvaient
s'empêcher de hurler de terreur», ajoute le
praticien. Il se rappelle surtout ce chargement de 68
corps débarqués pour être mis à la morgue. «J'ai
réalisé à temps qu'au milieu de ce charnier quatre
individus respiraient faiblement. Nous avons pompé l'eau
qui avait pénétré dans les poumons et nous avons placé
ces malheureux en réanimation.»
Sonia Gandhi en visite à Andaman le 28/12
«Voyez-vous, conclut-il, le plus triste, c'est
que la plupart des victimes étaient des femmes et des
enfants. Pour une raison simple. Il y a eu une première
vague, pas trop méchante, mais suffisamment forte pour
déverser sur le rivage des milliers de poissons. Les
bambins ont couru vers cette pêche miraculeuse, leurs
mères aussi. C'est là que la deuxième vague, d'une
violence inouïe, les a engloutis.»
Si le PIMS commence à s'organiser pour récolter et
distribuer des vêtements et de la nourriture (mille
colis alimentaires ont déjà été distribués), l'école de
filles de Kalapet et l'université de Pondichéry ne sont
pas en reste. Dans la cour de l'école transformée en
camp de réfugiés, Verappam, le directeur de
l'établissement, veille au bon fonctionnement des
opérations. «On a aménagé un espace où les femmes
peuvent cuisiner. Cela vaut pour celles qui ont de quoi
acheter un peu de nourriture», dit-il. Des assiettes
en carton souillées de quelques grains de riz jonchent
encore le sol du préau. Une camionnette passe le porche.
Le chauffeur commence la distribution de sachets en
plastique contenant des repas chauds. «C'est la
municipalité de Pondichéry qui prépare et envoie les
repas trois fois par jour pour ceux qui n'ont même pas
de quoi acheter du riz et des légumes», explique
Verappam.
Avec son visage aux traits réguliers, ses cheveux
soigneusement coiffés, sa parure en or fin et son kurta
pyjama impeccable, on ne dirait jamais que Vennatihy a
tout perdu. Elle n'a guère plus de 18 ans. Son père est
pêcheur. Elle a deux frères et soeurs. La famille a
réussi à s'enfuir. «A l'exception de ma nièce qui
avait 10 ans», dit-elle sans émotion apparente. On
n'a pas retrouvé le corps de l'enfant. «J'ai encore
peur, lance Vennatihy, peur que ça recommence.
D'ailleurs, avant de redescendre à l'école, nous étions
tous montés nous réfugier sur les hauteurs, à quelques
kilomètres dans les terres.»
Le chef de
la police, Sunil Gars, n'aura pas beaucoup de mal à
faire appliquer les ordres : interdiction de pêcher,
interdiction de se promener trop près du rivage. Même si
des centaines de badauds continuent de scruter la mer
boueuse comme pour lui extorquer son sinistre secret.
Uthiravel, pêcheur désormais sans filets, trompe son
ennui dans la cour de l'école. Il était en mer lorsque
le séisme s'est produit. «Nous avons tangué
fortement, nos filets ont été déchirés, mais nous sommes
rentrés sains et saufs sur le coup de cinq heures du
soir. C'est là que nous avons pris la mesure du drame»,
dit-t-il. Il a perdu pour 15 000 roupies (un peu
plus de 270 euros) de matériel. L'Etat a annoncé des
compensations de 5 000 à 10 000 roupies pour
reconstruire les cabanes et se refaire une vie.
L'Inde
n'est pas le Sri Lanka. Mis à part un timide essor sur
les côtes du Kerala, au sud-ouest du pays, le tourisme
balnéaire indien n'est pas très développé. Pas étonnant,
donc, qu'il n'y ait pas de victimes occidentales. Ici,
ce désastre naturel, qui s'ajoute à tant d'autres, est
une fois de plus une affaire de pauvres. De l'autre côté
du détroit, les secours affluent. Certes, Colombo a revu
le nombre de ses morts à la hausse à plus de dix mille.
Il y aurait, surtout, au moins deux cents Occidentaux
parmi les victimes.
«Nous
avons reçu des réclamations concernant deux cents
touristes manquants depuis dimanche,
a déclaré hier le ministre
sri-lankais de l'Energie. On craint qu'ils ne soient
morts.» Le bureau du tourisme de l'île a cependant
placé le curseur un peu plus bas : soixante-dix
touristes étrangers seraient décédés dans le séisme.
Pondicherry account for
4500 tsunami deaths
Press Trust of India
Chennai, December 28, 2004
The death
toll in Sunday's devastating tsunami has risen to 4,500
in Tamil Nadu and neighbouring Pondicherry, official
sources said on Tuesday.
However,
unconfirmed reports put the toll at over 5,500.
At
Nagapattinam alone, more than 2,500 persons had perished
with 500 bodies being found at Velankanni.
Water has
receded in many places from low-lying areas of coastal
Tamil Nadu and neighbouring Pondicherry, helping the
relief work gain momentum, the sources said.
At
Nagapattinam, scores of volunteers were helping the
administration in relief work. It is also being aided by
the Army and Indian Air Force helicopters.
Mass
burials were also taking place in many of the affected
areas.
Kanyakumari, another badly hit district in the state,
reported nearly 625 deaths, followed by Cuddalore with
425. In Chennai city, about 200 lives were lost. At
Kalpakkam, nealy 80 persons have died, the sources said.
At least,
five employees of the Indira Gandhi Centre for Atomic
Research were among those who died.
In
Pondicherry, which has reported nearly 400 deaths
including 280 in Karaikal, more than 30,000 have been
rendered homeless, the sources said.
Union Home
Minister, Shivraj Patil, who visited the Union Territory
on Monday, has announced a relief of Rs 25 crore.
Comment aider
Médecins Sans Frontières
Un avion, avec à son bord 32
tonnes de matériel d'urgence (générateurs,
bâches plastiques, moustiquaires, kits
d'assainissement de l'eau, fournitures
médicales, etc.), devrait décoller mercredi à
destination. Nos équipes évaluent par ailleurs
les possibilités d'achat de matériel de secours
(couvertures , etc).
Une boîte postale a été ouverte pour recevoir
les dons à destination des victimes de cette
catastrophe naturelle :
Médecins Sans Frontières
BP 2004
75544 Paris Cedex 11
Vous pouvez également effectuer un don
en ligne en
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